Le Comité des femmes vous propose ce mois-ci un résumé d’article, qui brosse le portrait du Dre Irma LeVasseur, pionnière de la médecine pédiatrique au Québec. Vous trouverez le lien à la suite du résumé, si vous désirez lire l’article complet.

Irma LeVasseur (1877-1964) est reconnue comme la première femme médecin canadienne-française, une véritable pionnière qui a dû faire preuve d’une détermination exceptionnelle pour exercer sa vocation. Née à Québec, elle choisit la médecine alors que les facultés francophones québécoises interdisent l’accès aux femmes. Elle s’exile donc pour étudier à l’Université St. Paul au Minnesota, où elle obtient son diplôme en 1900. Cependant, son retour au Québec est marqué par un obstacle majeur : la loi l’empêche de pratiquer. La situation est telle que « Les portes des hôpitaux et des cliniques lui restent fermées. La Dre LeVasseur n’obtient le droit de pratiquer que trois ans plus tard, après avoir convaincu l’Assemblée législative d’adopter une loi spéciale autorisant le Collège des médecins et chirurgiens à l’admettre comme membre… après avoir passé de nouveaux examens. »

Grâce à cette loi spéciale votée en 1903, Irma LeVasseur peut enfin exercer au Québec et se spécialise en pédiatrie en Europe et aux États-Unis, une discipline naissante au tournant du XXe siècle. Confrontée à l’effroyable taux de mortalité infantile à Montréal, elle consacre son énergie à la cause des enfants malades. Son engagement se concrétise en 1907-1908 avec la cofondation de l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal, un établissement qui allait devenir l’un des centres pédiatriques les plus importants au Canada. Visionnaire, elle a introduit des méthodes de soins novatrices, insistant sur l’hygiène et l’affection, ce qui contrastait souvent avec les pratiques de l’époque.

Poursuivant son œuvre monumentale, la Dre LeVasseur est également l’instigatrice de la fondation de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec en 1922, confirmant ainsi son rôle de bâtisseuse du système de santé québécois, centré sur la pédiatrie. Son engagement dépasse les frontières, l’amenant à travailler pour la Croix-Rouge et dans un hôpital militaire en France durant les guerres. Malgré son parcours exceptionnel et son héritage durable à travers les institutions qu’elle a fondées, Irma LeVasseur a connu une fin de vie difficile. Elle est décédée en 1964 dans l’oubli et la pauvreté, mais elle demeure aujourd’hui reconnue comme une figure historique nationale dont le courage a permis aux femmes d’accéder à la médecine et d’améliorer radicalement la santé des enfants au Québec.

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Source: Gazette des femmes  Octobre 2025 Auteur·e : Isabelle Mathieu  «Irma LeVasseur, pionnière de la médecine québécoise. Portrait d’une figure historique discrète».

Photo: Google.

Claude Pelletier,  responsable du Comité des femmes secteur 01f